Strasbourg, le 26 septembre 2013
Le problème, ce ne sont pas les musulmans et les Roms !
Hier
c’était le juif ; aujourd’hui c’est le musulman, les gens du voyage, les
Roms, transformés en boucs émissaires par les populistes et autres serviteurs
des milieux financiers qui cherchent à détourner l’attention des vrais
problèmes de la société.
Tout
le monde ou presque y voit son intérêt et s’engouffre dans la brèche du
populisme qui n’est plus l’apanage du Front national (FN) et de la mouvance
d’extrême droite.
On
en oublie presque le chômage, la précarité, la fuite des cerveaux, l’incapacité
des responsables politiques à répondre aux cris de détresse de la population et
aux milliards d’euros qui convergent vers les banques, assistées par les
pouvoirs publics. Le mouvement des richesses nationales allant des ménages vers
les entreprises du CAC 40 est ahurissant.
Selon
Jean-Claude Trichet, ancien patron de la « Banque centrale
européenne » (BCE) : « le 9 août 2007, nous avons injecté
95 milliards d’euros afin de fournir aux banques commerciales les liquidités
permettant à l’économie de continuer de fonctionner… La BCE a pu mettre à
disposition des banques européennes jusqu’à 110 milliards de dollars (82
milliards d’euros), puis jusqu’à 240 milliards de dollars le 29
septembre » (1)
Ce
n’est pas tout. Le « Crédit d’impôt », une invention du gouvernement
actuel, conduira à une réduction du coût du travail de 13 milliards d’euros en
2014 pour les entreprises, et de 20 milliards en 2015. Les employeurs devraient
voir leur pression fiscale s’alléger d’une dizaine de milliards d’euros l’année
prochaine. (2)
Pour
les ménages, c’est la hausse de deux taux de TVA sur trois, l’abaissement du
plafond du quotient familial, la hausse des cotisations retraite, la
suppression d’une niche fiscale sur les mutuelles et enfin la suppression d’une
aide aux parents d’étudiants. La facture devrait dépasser les 10 milliards en
2014 pour les particuliers et 23 milliards depuis 2012.
Dans
son communiqué du 6 septembre, le collectif de la Gauche populaire relève que
« Le concours Lépine des hausses fiscales exaspère et démoralise les
couches populaires et moyennes ».
L’exaspération
des « couches populaires et moyennes » est canalisée vers les
Roms et autres populations miséreuses de cette société qui sont, avant tout,
victimes d’un système d’exploitation féroce qui rend les riches encore plus
riches. « La proportion de chômeurs vivant sous le seuil de pauvreté
est passée de 35,8 à 38,9% entre 2010 et 2011.» (3)
Alors,
qui sont les « assistés » ? La population ou les banques et les
entreprises, soutenues par les pouvoirs publics ? Quel est la
« faute » des Roms, des musulmans et des gens du voyage si la
politique économique néolibérale désastreuse du gouvernement accable la
population, démunie et à bout de nerfs ?
Comité
de vigilance
1-
Le Monde des 15-16 septembre 2013.
2-
Libération du 10 septembre 2013.
3- DNA du 14 septembre 2013.