mercredi 5 décembre 2012

Communiqué de Justice & Libertés: Nazis dehors


            
           Communiqué
         Strasbourg, le 5 décembre 2012

                                             Nazis dehors
                   
Le groupuscule néonazi «Jeunesses Nationalistes Alsace» annonce l’organisation d’une rencontre militante, dimanche 16 décembre à 14 h 30, avec deux néonazis notoires Alexandre Gabriac et Yvan Benedetti.

Qui est Alexandre Gabriac ?
Selon le blog collectifvigilance 69, «Gabriac adhère au FNJ (Front National Jeunesse) en 2004, à l’âge de 13 ans. En août 2009, il est nommé secrétaire régional du FNJ en Rhône-Alpes. En mars 2010, il est élu conseiller régional et en été 2012, il rend publique son adhésion aux Jeunes avec Gollnisch. Le 16 janvier 2011, il est élu au Comité central du Front national. Le 15 octobre 2011, il crée les Jeunesses nationalistes à Lyon, lors du Forum de la nation, avec Pierre Sidos, président de l’Œuvre française, André Gandillon, directeur de Militant, Jérôme Bourbon, directeur de Rivarol, Alberto Torresano, de la Phalange Espagnole. Le symbole des JN n’est rien moins qu’un aigle avec une couronne de laurier.»

De son côté, Alexandre Gabriac a été exclu du Front national en avril 2011, après diffusion d’une photo le montrant en train de faire le salut nazi.

L’organisation néofasciste «Jeunesses nationalistes», composée exclusivement d’éléments à l’idéologie fasciste, représente la partie ouvertement d’extrême-droite que le Front national, pour tenter de se faire une respectabilité, ne peut plus ouvertement revendiquer.

La présence d’Alexandre Gabriac à Strasbourg a pour objectif de renforcer les «Jeunesses nationalistes» en Alsace. Au même titre que le Front national, les «Jeunesses nationalistes» représentent un vrai danger pour les libertés démocratiques, le progrès social, la République et l’Etat de Droit. C’est pourquoi, nous appelons nos concitoyens à la plus grande vigilance.

Pour l’instant, nous ne savons pas où se tiendra la réunion-débat des «Jeunesses nationalistes». Aussitôt que le lieu sera connu, nous vous inviterons à un rassemblement pour dénoncer sa tenue.

                                                                          Comité de vigilance

Communiqué de Justice & Libertés. L'UMP: le naufrage



              Communiqué

                               Strasbourg, le 04 décembre 2012

              L’UMP : le naufrage

Voici ce que nous écrivions dans le bulletin 49 de novembre- décembre 2012 : «Il y a du travail à l’UMP. Saura-t-elle revenir au bercail républicain ou continuera-t-elle à courir derrière le FN ? (…) Un sombre avenir attend l’UMP.»

En ce qui concerne le collectif Justice & Libertés, et ce depuis plus de huit ans, nous avons mis en garde contre le flirt de l’UMP avec l’extrême droite. Dans un article intitulé «Jusqu’où ira l’extrême droitisation de l’UMP» (Bulletin n° 40-avril 2011) nous avons écrit : «Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé, Gérard Longuet- qui a participé à la rédaction du programme du Front national et de la charte du GUD-Brice Hortefeux, Eric Besson, Claude Guéant, Chantal Brunel, la trentaine de députés du «collectif de la droite populaire» de l’UMP, ouvertement racistes, ça fait un paquet à la tête de l’Etat. Peut-on encore qualifier cette «tête » de républicaine ? La question mérite d’être posée».

Copé ou Fillon ? Les deux protagonistes ne manquent pas une occasion de se réclamer de l’«héritage» de Sarkozy.

Voici quelques exemples de cet héritage : violence à l’égard des corps intermédiaires, culpabilisation des salariés, attaque systématique des acquis sociaux, orientation des flux financiers vers les ultra riches, ceux-là même qui veulent résider à l’étranger pour payer encore moins d’impôts, alors qu’ils en payent beaucoup moins que le commun des mortels en pourcentage de leurs revenus. Ces héritages sont autant de marques de la période sarkozyste dont sont fiers les deux protagonistes qui souhaitent s’approprier la présidence de l’UMP.

Au lieu d’être garant de la Constitution, Nicolas Sarkozy a prêché pour les «racines chrétiennes de la France». C’est encore lui qui a diffusé un climat de tension et de haine au sein de l’Etat et dans la société française en insistant sur l’«identité nationale» ou en stigmatisant constamment les étrangers, les chômeurs, les jeunes, les retraités, les fonctionnaires, les Musulmans et les Roms dans son discours de Grenoble du 30 juillet 2010. Lors de la campagne présidentielle, il a même dépassé les bornes en voulant célébrer, à l’instar de Pétain, la «vraie fête du travail».

Arriva ce qui devait arriver : «La droite française n’a plus de colonne vertébrale idéologique, elle est ouverte aux quatre vents»(1).

L’ombre de Patrick Buisson, ce transfuge de l’extrême- droite et ancien conseiller de Nicolas sarkozy, plane toujours au-dessus des rivaux pour la présidence de l’UMP. Ainsi, la «Droite forte» copéiste et la «Droite sociale» filloniste s’inspirent de Patrick Buisson.

Pourtant, si on en croit Françoise Fressoz(2), l’ex-premier ministre veut «défendre le rassemblement de la droite et du centre, les valeurs républicaines, le service de l’intérêt général». Toujours selon la journaliste, il [François Fillon] refuse la droitisation de l’UMP commencée par Nicolas Sarkozy. Or, la situation est vraiment confuse et François Fillon ne s’est jamais démarqué de l’ère Sarkozy. Une clarification s’impose.

Le naufrage de l’UMP dans la vase de l’extrême droite est la conséquence logique d’un parti politique qui a perdu son âme républicaine.

                                                                        Comité de vigilance

(1)  Nicolas Lebourg- Politis du 29 novembre au 5 décembre 2012.
(2)  Le Monde du 1er décembre 2012.