Justice & Libertés
Collectif de vigilance contre
l’extrême droite
et pour le respect de l'Etat de
Droit
De l'état d'urgence à l'état d'exception
Strasbourg,
le 21 juillet 2016
L'état d'exception, on l'attendait de
l'extrême droite. Il nous arrive à petits pas par des partis qualifiés de
républicains. En effet, pour la quatrième fois depuis les attentats du 13
novembre 2015, l'état d'urgence a été prolongé de six mois, dans la nuit de
mardi à mercredi 20 juillet. Le projet de loi prévoit notamment de rétablir les perquisitions administratives et de
permettre de saisir et d’exploiter les données des ordinateurs et des
téléphones, sans autorisation de l'autorité judiciaire. La fouille des bagages et des véhicules sera
autorisée sans instruction du procureur de la République si le propriétaire ne
donne pas son accord.
A l'origine, l'état d'urgence est sensé être provisoire. La prolongation pour la
quatrième fois de l'état d'urgence montre, une fois de plus, qu'il ne
fonctionne pas; c'est la preuve de son inefficacité. La promulgation de l'état
d'urgence est une réponse politique à une question pratique mal maîtrisée par
les pouvoirs publics, englués dans ses contradictions.
Force est de constater que depuis le 13 novembre 2015, le
pouvoir actuel qui se prétend socialiste, conduit le broyage systématique de l'État de Droit, abhorré par la droite bonapartiste et
l'extrême droite autoritaire et fasciste. La mise à l'écart de l'autorité
judiciaire, un des piliers de l'État de Droit,
n'étonne plus personne. Même le procureur de la République est marginalisé. Le
ministre de l'intérieur et sa police ont pris les rênes du
pouvoir, exaltant le nationalisme primitif où le drapeau tricolore et la
Marseillaise remplacent le débat de société et le vivre ensemble dans la
diversité.
A quand la mise en résidence surveillée des citoyens de
confession musulmane ou d'origine maghrébine et africaine ? Le glissement de
l'état d'urgence vers un état d'exception, semblable à celui qui prévalait en
France pendant la guerre d'Algérie, ne fait plus aucun doute.
Sur toute la ligne, le pouvoir Hollande-Valls a donné satisfaction
à la droite et a l'extrême droite
revanchardes, adeptes d'un pouvoir autoritaire inquisitoire, qui cherchent à
stigmatiser un "pouvoir faible". Certains députés Les
Républicains ainsi que l’élu d’extrême droite Jacques Bompard (Vaucluse) plaidaient
de leur côté pour que ce régime d’exception soit prolongé d’un an. Etonnant
qu'ils n'aient pas obtenu gain de cause !
Pendant ce temps-là, le rapport de
l'IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) sur les bienfaits des 35
heures passe sous silence, alors que la loi antisociale "Travail" a
été adoptée autoritairement grâce au 49-3.
Nous appelons la société civile à
intensifier son combat pour l'État de Droit et la justice sociale.
Comité de vigilance de Justice & Libertés
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