Communiqué
Strasbourg, le 04 décembre 2012
L’UMP :
le naufrage
Voici
ce que nous écrivions dans le bulletin 49 de novembre- décembre
2012 : «Il y a du travail à l’UMP. Saura-t-elle revenir au bercail
républicain ou continuera-t-elle à courir derrière le FN ? (…) Un
sombre avenir attend l’UMP.»
En
ce qui concerne le collectif Justice & Libertés, et ce depuis plus
de huit ans, nous avons mis en garde contre le flirt de l’UMP avec l’extrême
droite. Dans un article intitulé «Jusqu’où ira l’extrême droitisation de l’UMP»
(Bulletin n° 40-avril 2011) nous avons écrit : «Nicolas Sarkozy,
Jean-François Copé, Gérard Longuet- qui a participé à la rédaction du programme
du Front national et de la charte du GUD-Brice Hortefeux, Eric Besson, Claude
Guéant, Chantal Brunel, la trentaine de députés du «collectif de la droite
populaire» de l’UMP, ouvertement racistes, ça fait un paquet à la tête de
l’Etat. Peut-on encore qualifier cette «tête » de républicaine ? La
question mérite d’être posée».
Copé
ou Fillon ? Les deux protagonistes ne manquent pas une occasion de se
réclamer de l’«héritage» de Sarkozy.
Voici
quelques exemples de cet héritage : violence à l’égard des corps
intermédiaires, culpabilisation des salariés, attaque systématique des acquis
sociaux, orientation des flux financiers vers les ultra riches, ceux-là même qui veulent résider à l’étranger pour
payer encore moins d’impôts, alors qu’ils en payent beaucoup moins que le
commun des mortels en pourcentage de leurs revenus. Ces héritages sont autant
de marques de la période sarkozyste dont sont fiers les deux protagonistes qui
souhaitent s’approprier la présidence de l’UMP.
Au
lieu d’être garant de la Constitution, Nicolas Sarkozy a prêché pour les «racines
chrétiennes de la France». C’est encore lui qui a diffusé un climat de
tension et de haine au sein de l’Etat et dans la société française en insistant
sur l’«identité nationale» ou en stigmatisant constamment les étrangers,
les chômeurs, les jeunes, les retraités, les fonctionnaires, les Musulmans et
les Roms dans son discours de Grenoble du 30 juillet 2010. Lors de la campagne
présidentielle, il a même dépassé les bornes en voulant célébrer, à l’instar de
Pétain, la «vraie fête du travail».
Arriva
ce qui devait arriver : «La droite française n’a plus de colonne
vertébrale idéologique, elle est ouverte aux quatre vents»(1).
L’ombre
de Patrick Buisson, ce transfuge de l’extrême- droite et ancien conseiller de
Nicolas sarkozy, plane toujours au-dessus des rivaux pour la présidence de
l’UMP. Ainsi, la «Droite forte» copéiste et la «Droite sociale» filloniste
s’inspirent de Patrick Buisson.
Pourtant,
si on en croit Françoise Fressoz(2), l’ex-premier ministre veut «défendre
le rassemblement de la droite et du centre, les valeurs républicaines, le
service de l’intérêt général». Toujours selon la journaliste, il [François
Fillon] refuse la droitisation de l’UMP commencée par Nicolas Sarkozy. Or, la
situation est vraiment confuse et François Fillon ne s’est jamais démarqué de
l’ère Sarkozy. Une clarification s’impose.
Le
naufrage de l’UMP dans la vase de l’extrême droite est la conséquence logique
d’un parti politique qui a perdu son âme républicaine.
Comité
de vigilance
(1) Nicolas Lebourg-
Politis du 29 novembre au 5 décembre 2012.
(2) Le Monde du 1er
décembre 2012.
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