Le néolibéralisme est un fascisme
CARTES BLANCHES MARDI 1 MARS 2016,
12H51
La carte blanche de Manuela Cadelli, présidente de l’Association syndicale des
magistrats.
Le temps des
précautions oratoires est révolu ; il convient de nommer les choses pour
permettre la préparation d’une réaction démocrate concertée, notamment au sein
des services publics.
Le
libéralisme était une doctrine déduite de la philosophie des Lumières, à la
fois politique et économique, qui visait à imposer à l’Etat la distance
nécessaire au respect des libertés et à l’avènement des émancipations
démocratiques. Il a été le moteur de l’avènement et des progrès des démocraties
occidentales.
Le néolibéralisme est cet économisme total
qui frappe chaque sphère de nos sociétés et chaque instant de notre époque.
C’est un extrémisme.
Le
fascisme se définit comme l’assujettissement de toutes les composantes de
l’État à une idéologie totalitaire et nihiliste.
Je
prétends que le néolibéralisme est un fascisme car l’économie a proprement
assujetti les gouvernements des pays démocratiques mais aussi chaque parcelle
de notre réflexion. L’État est maintenant au service de l’économie et de la
finance qui le traitent en subordonné et lui commandent jusqu’à la mise en
péril du bien commun.
L’austérité
voulue par les milieux financiers est devenue une valeur supérieure qui
remplace la politique. Faire des économies évite la poursuite de tout autre
objectif public. Le principe de l’orthodoxie budgétaire va jusqu’à prétendre
s’inscrire dans la Constitution des Etats. La notion de service public est ridiculisée.
Le
nihilisme qui s’en déduit a permis de congédier l’universalisme et les valeurs
humanistes les plus évidentes : solidarité, fraternité, intégration et
respect de tous et des différences. Même la théorie économique classique n’y
trouve plus son compte : le travail était auparavant un élément de la
demande, et les travailleurs étaient respectés dans cette mesure ; la
finance internationale en a fait une simple variable d’ajustement.
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