jeudi 21 mars 2013

Réponse de Justice & Libertés au président de l'UDS



Nous refusons la banalisation de l’extrême droite en Europe

                  Strasbourg, le 21 mars 2013

En réponse à l’interpellation de Justice & Libertés, le président de l’Université de Strasbourg a publié un communiqué de presse dans lequel il fait l’éloge de Madame VIKE-FREIBERGA qui, en 2005, a reçu le «prix Hannah Arendt», au titre de la «réconciliation nationale» dans son pays. De quelle «réconciliation nationale» s’agit-il ? Si ce n’est avec les anciens combattants des sinistres divisions de Waffen-SS, ayant commis des crimes de guerre dans les pays Baltes.

De 1999 jusqu’en 2007, Madame VIKE- FREIBERGA, était présidente de la Lettonie dont le Parlement avait instauré, en 1998, le 16 mars «Journée de la Légion» pour marquer la victoire des légionnaires lettons sur les soldats soviétiques-ceux-là même qui ont laissé près de 20 millions de morts pendant la deuxième guerre mondiale- notamment près du fleuve letton de Velikaya.

Suite à des pressions extérieures, et après avoir résisté deux ans, le Parlement a finalement fait marche arrière, reconnaissant avoir commis une erreur. Pour certains groupes, le 16 mars n'en demeure pas moins l'occasion de commémorer ces anciens combattants. Une fraction importante de la société lettone perçoit pourtant la Légion comme nazie tandis que certains voient la dite Légion comme une unité militaire qui a combattu l'Union des républiques socialistes soviétiques.
Faut-il souligner que la «Légion lettonne» était une unité de la Wehrmacht pendant la Seconde Guerre mondiale. Malgré l’interdiction de la «journée de la légion», une manifestation de l’association nazie «Club 415» s’est déroulée le 16 mars 2005 à Riga, au cœur de la capitale lettone. Les autorités ont choisi de l’autoriser et de réprimer durement les citoyens qui protestaient.
Madame VIKE-FREIBERGA a parfois été critiquée pour avoir autorisé des manifestations d’anciens nazis dans la capitale.
Après la chute de l’Union soviétique, les gouvernements de droite mis en place ont commencé à réhabiliter et à banaliser l’extrême droite ainsi que les anciens nazis, et ce au nom de la lutte anticommuniste. C’est comme si une telle lutte pouvait justifier les dérapages de type fasciste et permettait de réécrire l’histoire, afin de faire passer les nazis pour les premiers combattants contre le danger communiste, accusé de maux pires que le nazisme.
A-t-on déjà oublié les atrocités nazies, l’holocauste, les tortures, le pillage des richesses des pays conquis, les travaux forcés infligés aux habitants, les massacres des résistants qui, au prix de leur vie, ont combattus le nazisme et le fascisme, partout en Europe, jusqu’à la victoire finale ?
L’octroi du titre de Docteur honoris causa à Strasbourg à une présidente, critiquée pour avoir autorisé des manifestations d’anciens nazis dans la capitale lettone, relève soit de l’inconscience, soit de l’ignorance des dangers qui menacent encore et toujours l’Europe, empêtrée dans une crise économique et sociale interminable.

Va-t-on bientôt créer une «journée des milices» en France et réhabiliter le nazisme en Allemagne au nom du sacro saint combat contre le communisme ?

Nous sommes inquiets de la montée des idées et des organisations d’extrême droite en Europe, en particulier en Europe Orientale, en Roumanie, en Hongrie, en Bulgarie, en Pologne, dans les pays Baltes, en Grèce, voire en Italie, en Europe du Nord et en France.

En Hongrie, les parlementaires d’extrême droite n’hésitent pas à afficher leur appartenance nazie, à mener des actions racistes contre la population Rom et à participer aux séances parlementaires, vêtus de la tenue de l’ancienne milice.

Nous sommes inquiets et nous refusons une fois de plus la banalisation des Waffen-SS et autres milices nazies en Lettonie, en Europe Orientale et ailleurs.

                                                                           Comité de vigilance

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